4.6. Peut-on informer les membres de sa famille qu’on est franc-maçon ?

Précisons tout d’abord qu’un franc-maçon n’est pas contraint à taire son appartenance à la franc-maçonnerie. Chacun est autorisé à « se dévoiler » quand il le juge opportun. Aucun n’est cependant autorisé à dévoiler un autre franc-maçon.

Limiter le nombre de profanes dans la confidence a deux avantages :
●   Dévoiler son appartenance c’est prendre le risque de semer le doute sur les personnes qu’on fréquente assidument, avec qui on s’isole pour discuter… autrement dit de donner des indices pour dévoiler un autre maçon. La discrétion est donc recommandée.
●   Garder ce secret, c’est aussi protéger la quiétude de sa vie Profane, en évitant les multiples questions ou sous-entendus et en évitant de heurter ceux de vos proches que les fantasmes et autres stéréotypes associés à la franc-maçonnerie peuvent inquiéter.

Il est cependant expressément recommandé de prévenir ceux qui vivent sous votre toit, notamment votre conjointe ou conjoint et, d’une manière appropriée, vos enfants.

4.5. Un franc-maçon peut-il librement démissionner ?

Oui, bien sûr. Le Règlement Général du GODF prévoit d’ailleurs une procédure de démission.

On doit distinguer entre quitter la franc-maçonnerie et quitter sa Loge pour en rejoindre une autre. Les deux cas supposent l’envoi d’une lettre de démission qui explique les raisons de ce choix.

Qu’un de ses membres quitte la franc-maçonnerie n’est pas rare. Si elle est toujours vécue comme un constat d’échec par la communauté, la décision personnelle de nous quitter doit rester aussi libre que l’a été celle de nous rejoindre.

Partir pour une autre loge est fréquent. Les motifs sont très différents, souvent liés à une contrainte de déménagement professionnel ou familial. Le franc-maçon parti pour un autre horizon sera dorénavant accueilli en Visiteur dans la loge qu’il a quittée.

Dans notre règlement, si le démissionnaire est à jour de ses cotisations :
●   Il pourra toujours demander plus tard à revenir dans la loge qu’il a quittée.
●   Il pourra demander son affiliation à une autre loge, dans la même Obédience ou dans une autre.
Dans ces deux scénarios, après acceptation de sa demande par cette loge, il pourra continuer son parcours maçonnique en gardant le Degré précédemment acquis.

4.4. Combien coûtent l’adhésion et la participation à la franc-maçonnerie ?

Chaque franc-maçon verse une cotisation dont le montant mensuel varie entre 30 et 45 €, selon sa Loge.

À Aménité et Fidélité, il a été fixé à 410 € pour l’année 2019-2020 (soit environ 35 € par mois).

La valeur de ce montant est votée en Tenue chaque année et il est réglé au Trésorier de la loge. Il couvre :
●   La part revenant à la loge, selon la proposition présentée par son trésorier ;
●   La part revenant à l’Obédience (aussi appelée Capitation), votée chaque année lors du Convent ;
●   La part revenant à la région, votée par le Congrès.

4.3. Un franc-maçon est-il tenu au secret ?

Pas dans le sens où on l’entend habituellement.
Comme il est détaillé dans notre dictionnaire, le Secret maçonnique a plusieurs dimensions. Il est aussi l’objet de multiples fantasmes.

Chacun aura constaté que, depuis le temps où la maçonnerie existe, elle n’a toujours pas eu son Edward Snowden. Cela ne signifie pas pour autant que les secrets maçonniques soient mieux protégés que ceux du Pentagone, le récent piratage du site du GODF tendrait même à démontrer le contraire.
C’est seulement que notre réalité est beaucoup plus triviale. Il n’y a aucune vérité maçonnique révélée dans des grimoires. Le contenu de notre bibliothèque est publié sur l’Internet où, quand ils préparent une Planche, les francs-maçons puisent aujourd’hui une bonne partie de leurs références.

Le secret est ailleurs.
Ce que nous retenons de nos travaux est unique, dans le sens où chaque présent en garde un souvenir différent. La qualité de ce que nous apprenons dépend bien sûr de la qualité de la planche proposée par  l’Orateur et de celle des interventions qui suivent, mais les francs-maçons absents de la Tenue où ce travail a été dit n’auront pas vécu ce moment de partage. La même remarque s’applique à l’Initiation, moment unique pour l’initié comme pour les présents.

La franc-maçonnerie est de tradition orale. C’est certainement un héritage du temps où les premiers francs-maçons ne maîtrisaient pas la lecture et l’écriture. Mais c’est aussi parce que la transmission maçonnique se fait « en direct » pendant nos travaux, entre les frères et sœurs qui y participent. Pour cette raison entre autre1,  un franc-maçon présent ne peut donc librement décider de divulguer le détail des travaux à un absent. La diffusion aux absents d’une version écrite d’une planche présentée en Tenue reste sujette à autorisation préalable du Vénérable.
Une analogie peut ici être tentée avec les musiciens de jazz qui se réalisent en jouant devant leur public. Aucun enregistrement ne pourra retraduire complètement l’émotion de cet instant..

Le secret maçonnique est caché dans ce moment indicible d’intimité que sont nos tenues. Discrète plus que secrète, la maçonnerie veut protéger cette intimité. Mais elle n’assassine jamais pour de bon « ceux qui trahiraient ses secrets ».


 

4.2. Les francs-maçons se contraignent-ils à respecter les lois du pays qui les héberge ?

Oui, absolument. Comme nous l’avons plusieurs fois rappelé sur ce site, nous faisons nôtres les valeurs, les lois et la devise de notre République Française.

Notre Loge, porte le Titre distinctif d’Aménité et Fidélité. Elle est déclarée en sous le nom d’un cercle philosophique comme association loi de 1901 du droit français. C’est aussi le cas de notre Obédience, le GODF. Nous sommes engagés à respecter strictement les lois applicables sur le sol français.

Plus qu’une contrainte, le respect de la loi française est en cohérence avec nos valeurs :
●   Déroger à cet engagement libre et conscient contredirait notre engagement républicain. Refuser l’application du droit commun serait le signe avant-coureur d’une dérive sectaire.
●   Parce que nous souhaitons inscrire notre franc-maçonnerie dans la société, ce choix s’impose.
Le GODF n’est pas exempt de conflits qui l’opposeraient à un franc-maçon, à un de ses salariés, à une autre organisation maçonnique ou à un tiers externe. Quand la conciliation échoue et que la réponse passe par l’arbitrage ou le jugement, qui d’autre que l’État de Droit ? La seule référence partagée est alors le droit commun.
●   Les francs-maçons, selon une expression ancienne, se déclarent « libres et de bonnes mœurs ». Le terme de « mœurs » est aujourd’hui ambigu, même s’il est encore utilisé par les juristes. L’encyclopédie de Diderot et d’Alembert 1 retraduisait cette intention en « observer ce que les hommes se doivent les uns aux autres. ». Pour un franc-maçon, respecter le droit commun en fait indéniablement partie.

C’est la raison pour laquelle le règlement du GODF impose qu’une condamnation à une peine criminelle ou correctionnelle s’oppose à la procédure d’admission du candidat2, comme elle engage la procédure de suspension ou de radiation du franc-maçon concerné.


4.1. Quels sont les engagements pris par un franc-maçon ?

En franc-maçonnerie, les engagements ne peuvent se résumer à une liste contractuelle. C’est d’abord pour lui-même, le plus redoutable de ses juges, que le franc-maçon s’engage lors des nombreuses prestations de serment qui accompagnent son parcours initiatique.
Il ne pourrait en être autrement : c’est pour sa propre progression philosophique que l’initié a choisi librement de se lancer dans une démarche maçonnique. Lui seul est capable de déterminer la hauteur des devoirs qu’il se fixe pour y parvenir.

La communauté maçonnique se décrit souvent comme une chaîne dont la solidité dépend de chaque Maillon. Chacun compte sur l’accompagnement des autres. Les défaillances à ses serments pourraient fragiliser l’ensemble de la communauté fraternelle. Cette interdépendance entre francs-maçons étend alors les devoirs envers soi à des devoirs moraux envers les autres.
C’est dans cet esprit que doivent être lus les serments maçonniques dont le détail est disponible sur l’Internet. Le Profane devra donc faire l’effort de dépasser une lecture au premier degré de textes qu’exacerbe souvent la grandiloquence du style maçonnique.

Alors, n’en déplaise aux détracteurs de la franc-maçonnerie, ces serments ne contiennent aucune clause qui détourne les francs-maçons de l’obligation qui leur est faite de respecter le droit commun national.
Concrètement, à quoi le franc-maçon s’engage-t-il :
●   Dans le monde maçonnique :
– à être assidu aux Tenues de ses Ateliers ;
– à respecter notre Rituel et nos règlements ;
– à contribuer activement aux travaux spéculatifs et, plus largement, à la vie de sa Loge ;
– à entretenir un esprit fraternel de bienveillance.
●  Dans le monde profane
– à apporter à l’extérieur les bénéfices de sa progression ;
– à agir en cohérence avec ses valeurs ;
– à être fidèle à son idéal ;
– à respecter strictement les lois applicables sur le sol français.

À la demande du Trésorier que sa fonction encourage au pragmatisme, signalons un autre devoir essentiel : le franc-maçon doit rester à jour de ses cotisations.